samedi 13 janvier 2007

Contre nature...

Hier, j'ai travaillé. Encore une histoire de boulot me direz-vous...
Bref, une maman avait des soucis d'allaitement (???). Son médecin avait décidé qu'elle avait un abcès au sein... Elle n'avait pas spécialement mal et je n'ai pas palpé de boule dans son sein. elle ait 40° depuis quasi 24h et depuis 8 jour que son enfant était né, elle avait déjà eu des pics de température... Le médecin refusait qu'elle continue à allaiter, ni d'un côté, ni de l'autre. Le pédiatre, aussi... "Au cas où l'abcès passe de l'autre côté" (Mouai.... Il prend ses petites papattes... et il change de sein ) .
Bref, nous prévoyons une echo en urgence, et de retour de l'écho, bonne nouvelle, pas d'abcès, un sein très inflamatoire mais pas d'abcès ! (Faut savoir que la pauvre dame était à jeûn pour être opérée de son abcès l'après-midi.... ). On refait le point avec le médecin. hors de question qu'elle reprenne l'allaitement, il était en train de lui sauver son sein, il avait eu une patiente qui était morte d'un abcès au sein, il était en train de lui sauver la vie, quitte à ce qu'il lui fasse une mastectomie ! ( "de toute façons, je cite, elle a trois fois plus de poitrine que ce dont elle a besoin " ) J'étais malade, j'avais envie de vomir.
Il lui avait prescri tout un tas de truc pour couper la montée de lait, de l'habituel ergot de seigle au lasilix, aspirine en passant par ... le bandage des seins ! ( pas vu depuis... pfiou! au moins tout ça ). Le tout 48H et si elle était apyrétique alors peut-être on pourrait éventuellement envisager la reprise de l'allaitement. Tout cela allait en sens inverse de nos habitudes de service et de la formation sur l'allaitement que nous avions tous reçu l'an passé.
Du coup, il me revenait la lourde charge de lui donner son traitement et de lui en expliquer le bien fondé. Et bien, je n'ai pas pu ! Impossible, je me suis mise à pleurer et je n'ai tout bonnement pas pu faire cet acte contre nature qui allait contre mes convictions les plus intimes !
Ma surveillante me voyant dans cet état m'a dit de passer le relais à une collègue pour la sale besogne.... J'étais à la fois déçue de me mettre dans cet état et fière d'avoir résisté et de ne pas avoir donné ce traitement que j'estimais infondé et même dangeureux.
Le soir, il est repassé voir comment ça allait, elle avait toujours 40° et je me suis pris une remarque parce que je lui avait donné du paracétamol ("J'ai demandé de l'aspirine" "oui, elle en a bien eu et en 3H sa température est passée de 40° à 39°... Donc je lui ai donné du paracétamol" ) Puis il est allé voir la aptiente et n'est pas revenu à la charge...

Il va vraiment faloir que je change de crémerie !

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